Au Snat, des reprsentants des travailleurs indpendants tirent la sonnette dalarme

Publi le13 novembre 2020par Catherine Abou El Khair / JGPmedia pour Localtis Dveloppement conomique Deux semaines aprs le reconfinement et quelques heures avant les annonces de Jean Castex, plusieurs organisations reprsentant les travailleurs indpendants auditionnes par la dlgation aux entreprises du Snat alertaient, jeudi 12 novembre, sur la situation de leurs adhrents, replongs dans les


Deux semaines après le reconfinement et quelques heures avant les annonces de Jean Castex, plusieurs organisations représentant les travailleurs indépendants auditionnées par la délégation aux entreprises du Sénat alertaient, jeudi 12 novembre, sur la situation de leurs adhérents, replongés dans les difficultés depuis les nouvelles restrictions sanitaires du gouvernement. Celles-ci sont pourtant reconduites pour une nouvelle quinzaine de jours (voir notre article) en raison de la gravité de la situation sanitaire.

Or la fermeture des commerces "non-essentiels" crée "un nouveau choc" dont les répercussions se feront sentir "dans les semaines qui viennent", s’inquiétait pourtant Frédéric Lavenir, président de l’Association pour le droit à l’initiative économique, qui aide au démarrage de petites entreprises. Pour le président du syndicat des indépendants, Marc Sanchez, "la situation est très grave, beaucoup plus grave que dans le cadre du premier confinement". Il alerte sur un "climat légèrement contestataire" parmi les indépendants, qui réclament avant tout "une date de reprise quel que soit le protocole sanitaire".

Des aides "technocratiques" et "ridicules"

Les aides ne sont plus à la hauteur de la crise selon le syndicat des indépendants. "Les catégories sectorielles dans le fonds de solidarité ne correspondent pas à une réalité économique large", dénonce Marc Sanchez, réclamant ainsi une "politique de prise en charge générale massive moins technocratique et moins compliquée à mettre en place". "L’imbroglio des aides est une réalité. Bien souvent le cordonnier ne sait pas qu’il est dans une appellation de réparation d’objets informatiques et usuels", ajoute le président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), Laurent Munerot. Ainsi observe-t-il des "trous dans la raquette" avec des secteurs très impactés mais n’étant pas concernés par les aides, comme par exemple les retoucheries indirectement frappées par l’arrêt des enseignes d’habillement.

Faute d’appartenir aux secteurs S1 et S1bis (jusqu’à 10.000 euros selon la perte de chiffre d’affaires et l’application du couvre-feu), la somme de 1.500 euros issue du fonds de solidarité est jugée "ridicule" par Marc Sanchez au regard de la dégradation continue des comptes des indépendants depuis le début de la crise. "Le gouvernement a réduit drastiquement le fonds de solidarité au bénéfice d’une hypothétique reprise qui s’est plus ou moins profilée à partir du mois de juin", abonde François Hurel, président de l’Union des auto-entrepreneurs. Il estime que 50% des indépendants ne bénéficient ni d’une aide ni d’un chiffre d’affaires "suffisant pour tenir suffisamment longtemps". Plus globalement ce sont les effets de seuil qui posent problème, selon Stéphane Chevet, président de l’Union des indépendants, une organisation affiliée à la CFDT. Les indépendants ont à choisir entre interrompre leur activité afin de bénéficier des aides ou la maintenir au risque de ne pas tenir.

De 1.000 à 3.000 euros d’aides supplémentaires

Des situations qui conduisent ces représentants à réclamer des aides supplémentaires :  500 à 1.000 euros par mois pour l’Union des autoentrepreneurs, "prime de relance" de 3.000 euros (Adie) et montant minimum du fonds de solidarité porté à 3.000 euros pour le syndicat des indépendants.

Ces intervenants réclament aussi des mesures fiscales, dont davantage d’exonérations. Et pour cause, les Urssaf ne proposent pas des étalements à 36 mois mais "à 6 mois", regrette Marc Sanchez, ajoutant que désormais, "plein de commerces nous disent qu’ils ne seront pas en capacité de payer la CFE", ajoute-t-il, demandant aussi des solutions à ce sujet.

Si le gouvernement ne leur a pas donné satisfaction sur ces deux sujets jeudi soir, il avance sur l’épineux problème des loyers : selon leur taille, les bailleurs pourront bénéficier d’un crédit d’impôt correspondant à 50% du loyer abandonné et un tiers du loyer dans le cas de plus grandes surfaces. Cette mesure sera intégrée dans le PLF 2021 en cours d’examen.

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